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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 19:31

Communiqué intersyndical 

SPAGRI-CFDT - SYAC-CGT- FO-Agriculture- SYGMA-FSU -  SUD-RURAL- UNSA-Agriculture et Forêts - SNISPV

  

Les services du ministère de l’agriculture ont pour mission de vérifier la qualité et la sécurité des aliments à tous les maillons de la chaîne alimentaire dans le domaine de la santé végétale et animale et des produits d'origine animale proposés à la population. Ils sont notamment présents en permanence dans les abattoirs pour contrôler chaque  carcasse abattue et pour vérifier qu’elle n’est pas susceptible d’être un danger pour la santé humaine.

 

Vers un désengagement de l’Etat

 

Les exploitants des abattoirs doivent réaliser des auto-contrôles. C’est le principe de

responsabilité du producteur ou de l’industriel. Mais ces auto-contrôles ne peuvent en  aucun cas se substituer à l’inspection sanitaire des produits (carcasses et abats) mis sur le marché, qui relève de la responsabilité pleine et entière des services de l’Etat.

Comment dans un monde où l’argent est roi, croire que les industriels se controleront eux mêmes? Le scandale récent du médiator prouve une fois de plus que les autorités publiques doivent agir pour éviter tout conflit d’intérêts. Seul un service public d’Etat avec un statut général garantissant l'indépendance des fonctionnaires peut remplir cette mission et assurer la qualité du service rendu et l'égalité de traitement des usagers, à  condition bien sûr de lui en donner les moyens. On ne peut pas être juge et partie.

Pourtant, c’est au contraire à un désengagement de l’Etat auquel nous assistons. Le projet  d’expérimentation dans les deux plus gros abattoirs de porcs bretons, initié par le ministre de l’agriculture, envisage de transférer l’inspection des carcasses aux abatteurs.

En effet, si une carcasse présentant des anomalies n’est pas vérifiée et retirée par les  services de l’Etat, elle entrera dans la chaîne alimentaire avec tous les risques potentiels de contamination que cela suppose. L’inspection sur chaîne n’est pas une action anodine se limitant à un simple tri mais elle est la base de l’inspection en abattoir et ne peut être confiée à un tiers et encore moins à l’abatteur (règlement CE 854/2004). Ce projet d’expérimentation est donc illégal…

 

Des risques sanitaires, économiques et sociaux

 

Abandonner ainsi le contrôle sanitaire aura inévitablement des conséquences sur la santé humaine. Partout où ces tentatives de privatisation même partielle de l’inspection sanitaire ont été mises en place (Grande Bretagne, Canada…), les conséquences ont été les mêmes. Cela s’est traduit par une augmentation importante de certaines épizooties comme la fièvre aphteuse et de maladies directement imputables à la consommation de viande. Chacun se rappelle de l’ESB et de ses conséquences y compris économiques.

Mais même sans en arriver à de tels drames, il est tout à fait certain que baisser la garde en matière de contrôle des produits alimentaires serait porteur de graves crises sanitaires, économiques, sociales dans un avenir proche.

 

Alors pour continuer de se nourrir sainement sans risquer sa vie, il est impératif de maintenir les contrôles des services publics de l'Etat et de leur donner tous les moyens nécessaires pour garantir la sécurité sanitaire de votre alimentation.

 

NOUS DISONS NON, LES INDUSTRIELS AGRO-ALIMENTAIRES

NE DOIVENT PAS DEVENIR JUGES ET PARTIES.

 

Paris, le 18 février 2011

 

 

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